Auditoire de Joinville ( Haute Marne ) , tribunal , historial et reconstitutions


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Joinville en l'an mil

Une ville seigneuriale

Joinville en l'an mil

Un certain Etienne...

..........Joinville apparaît dans l'histoire dans une charte de Dudon, abbé de Montier-en-Der, peu avant 1027. Elle mentionne le nom du premier de ses seigneurs : Etienne, qui était seigneur de Neufchâteau et de Vaucouleurs (Vosges). Elle le présente comme un '"homme vaillant et puissant" : les constructeurs de châteaux n'étaient pas, en effet, des hommes nouveaux mais des personnages de bonne naissance. Il faut donc imaginer, non l'arrivée d'un aventurier, ni celle d'un proscrit, mais celle d'un féodal entouré de ses vassaux, de ses sergents et serviteurs, avec leurs familles.


Transcription de la charte de Dudon

Nef XIe de l'abbatiale de Montier-en-Der

..........Si Etienne construit un château à Joinville c'est qu'il est l'avoué, c'est-à-dire le protecteur, du monastère de Saint-Urbain. On peut penser qu'il a voulu s'établir sur une position stratégique, le plus près possible de l'abbaye, pour mieux la pressurer. La liste est longue de tous les châteaux édifiés à cette époque sur des terres d'églises.


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La région est alors un paradis pour les seigneuries autonomes. Toutes doivent leur naissance au climat de désordre et de concurrence sauvage des Xe-XIe siècles, spécialement sur cette zone frontalière entre l'Empire et le royaume de France. Leurs fondateurs trouvent dans la géographie locale les sites propices à un enracinement, sur la cuesta du Jurassique. Tous ces châteaux contrôlent de vastes horizons, des vallées, des voies de communication.


La Haute Motte

..........Par la suite, Etienne exploite la proximité de Joinville par rapport aux possessions de Montier-en-Der, dont il est devenu l'avoué à l'occasion de son mariage avec la fille du comte Engelbert de Brienne. La charte de Dudon lui accorde du bétail et le transport de pieux et d'épines par charrois, nécessaires à la construction de son château.

Reconstitution de la motte de Saint-Sylvain d'Anjou (49)

..........La motte est un tertre artificiel surmonté d'une tour de bois entourée d'une palissade. Ces constructions sommaires s'élèvent un peu partout dès la fin du Xe ou au XIe s. Leur silhouette marque désormais le paysage européen, comme le signe tangible de l'émergence d'un nouvel ordre.

Les noms de personnes

..........Jusqu'au XIe les noms de baptême sont majoritairement d'origine germanique, ils sont formés de combinaisons. Vers 1088 on relève parmi les proches de Geoffroy II (combinaison de "gaut" gouverner et "frid" paix) : Hilduin, Jocelin de Scoth, Hugo, Amalric, Boson de Pancey, Haibert fils de Roger (combinaison de "hrod" gloire et "gari" lance), Achard fils de Dodon, Fréderic fils de Seierius...

..........Mais, dès le XIe s., le francique n'étant plus parlé, leur sens n'est plus compris et l'invention de combinaisons nouvelles se tarit. Peu à peu les noms judéo-chrétiens, liés à la popularité des saints patrons, supplantent peu à peu les noms germaniques devenus incompréhensibles.


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